Episode 2 : panne
La notion de « personne en situation de handicap »a fortement fait son apparition en France depuis les débats autour de la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Savoir si il faut parler de « personne handicapée » ou de « personne en situation de handicap » n’est pas ici notre débat, mais reconnaissons à cette expression le mérite de prendre en compte l’environnement comme élément d’appréciation du handicap.
Le handicap provient ainsi tout ou partie de l’inaccessibilité de l’environnement.
Rendre accessible l’environnement professionnel, c’est possible. Des prestations techniques et financières existent pour compenser le handicap. Aménager le poste de travail, voilà une adaptation à laquelle on songe plus ou moins facilement. Mais pour le reste ?
Il est rare qu’une personne handicapée souhaite établir un compte-rendu quotidien de son handicap à son entourage professionnel. Petit à petit, elle se créée un environnement adapté, elle s’organise une vie professionnelle moins handicapante. Que ce soit à l’intérieur de l’entreprise ou à l’extérieur (trajet pour se rendre au travail par exemple). Plus besoin d’en faire état chaque minute.
Le souci, c’est que le moindre petit changement d’environnement, changement bénin pour tout un chacun, peut avoir des effets considérables. Une nouvelle marche de quelques centimètres que personne ne remarque, un éclairage, un environnement sonore… ou un ascenseur en panne, et le handicap que l’on avait réussi à dépasser, à faire (presque) oublier prend à nouveau le pas sur tout le reste.
Alors, si, parfois, les réactions peuvent sembler exagérées, peut-être peut-on s’interroger sur l’impact réel des petits riens du quotidien ?
Et puis, un ascenseur qui fonctionne, c’est quand-même nettement plus pratique pour tout le monde, non ?